Bilan du projet de commercialisation de riz local

Commercialiser en circuit court un riz local
Togo, cantons de Bolou et d’Agbelouve
Mars 2017 – février 2019
Élevages sans Frontières, GRAPHE et ESF Togo
Pendant 2 ans, ce projet visait à augmenter les rendements de riz en intégrant des pratiques plus respectueuses de l’environnement comme l’utilisation de fumure issue de l’élevage. Dans un second temps, la transformation du riz devait se structurer par l’achat de matériel et la création d’un pôle de transformation et de commercialisation.
Retour sur les chiffres clefs illustrant cette réussite.
Améliorer les rendements de riz en intégrant des techniques agroécologiques
52 champs-écoles contre 45 prévus ont été mis en place. Ce sont 392 producteurs qui portent et animent les champs écoles avec l’appui des animateurs du projet.
Dans ces espaces, différentes options de doses de fertilisants sont testées : 100% compost, un mélange compost/engrais chimiques, les pratiques paysannes traditionnelles, sans fertilisation.
Entre 2018 et 2017, les évolutions sont les suivantes :
– les parcelles 100 % compost ont produit 4,66 tonnes de riz par hectare en 2018 soit une augmentation de 55%
– parcelles avec engrais raisonné ont produit 5,21 tonnes par hectare de paddy en 2018 soit une augmentation de 5%
– parcelles avec pratiques paysanne ont produit 2,86 tonnes de riz par hectare en 2018 soit une augmentation de 11%
– parcelles sans fertilisation ont produit 2,07 tonnes par hectare en 2018 soit une augmentation de 44%
L’augmentation la plus remarquable (55%) est l’option 100 % organique avec l’utilisation du compost. Ce fait confirme la théorie selon laquelle le compost améliore au fil du temps la fertilité du sol.
Les producteurs ont apprécié les résultats obtenus sur les parcelles intégrant des techniques agroécologiques car les rendements y sont meilleurs malgré l’irrégularité des pluies constatée pendant les deux cycles de production.
Toutes les parcelles ont connu une évolution positive du fait que les producteurs ont suivi les conseils et ont amélioré la préparation du sol et l’entretien des cultures.
Renforcer les compétences en élevage
128 riziculteurs.rices ont été formés.es sur la bonne gestion et conduite d’élevage de petits ruminants, la production de compost à base de fumure animale, la comptabilité simplifiée, et la fabrication de pierres à lécher.
Le cheptel représente un total de 1242. Les éleveurs tirent déjà des profits de leurs élevages : sur les six derniers mois du projet, la vente de 53 animaux par 23 éleveurs leur a permis de dégager un bénéfice brut de 618 531 FCFA.
Pendant les deux dernières années la quantité totale de matière organique produite est de 249 tonnes (187 tonnes de compost et 62 tonnes de fumier).
Créer une marque pour valoriser un produit du terroir
Pour renforcer la spécificité du produit, une démarche qualité de production du riz avec un cahier des charges a été conçue et mise en œuvre par les coopératives.
Un pôle de transformation et de commercialisation du riz a été créé et équipé d’une décortiqueuse et vanneuse. Un hangar ouvert permet de disposer d’un espace pour le séchage et tri du riz décortiqué. La gérante recrutée et formée est en charge avec les représentants de l’union et des coopératives membres d’organiser la planification des campagnes de production, la collecte du riz, la transformation, et le conditionnement et commercialisation des produits. A date, 3,4 tonnes de riz paddy ont été décortiquées et commercialisé à Lomé.
La pérennité de projet repose sur les organisations et producteurs bénéficiaires. Les 15 coopératives se sont appropriées et répliquent les techniques agroécologiques plus respectueuses des ressources naturelles. Elles disposent d’une entreprise capable d’offrir un service de collecte, transformation et commercialisation aux membres.